La diplomatie mauritanienne au service de la paix et de la démocratie … Par Sylla Diango

mar, 01/24/2017 - 09:27

La guerre  a été évitée de justesse en Gambie. Heureusement pour les Gambiens et heureusement pour toute la région !

Pendant plusieurs semaines l’actualité sous régionale a été dominée par la crise Gambienne, caractérisée par le refus et l’entêtement  de l’ex président Yahya Jammet de quitter le pouvoir après avoir perdu les élections et reconnu sa défaite.

C’est  une grande première sur le continent de par son style : un chef d’état sortant qui organise des élections, il les perd, reconnait la sentence des urnes, félicite lui-même son adversaire mais  par la suite se rétracte.

 

Voilà l’origine de cette crise.

 

Conséquence !

Le président sortant Jammeh  a été vite isolé sur la scène continentale et même à l’échelle internationale, avec le vote à l’unanimité du projet de  résolution introduit par le Sénégal au Conseil de  Sécurité  des Nations Unies, en faveur d’une intervention armée des Forces de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest)  pour déloger le président Jammeh.

Un bras de fer s’est alors engagé entre le président Jammeh, la CEDEAO et l’Union Africaine.

L’option militaire devenait inévitable au fur et à mesure qu’on s’approchait de la date  fatidique du 19 janvier 2017, date de l’investiture du  président élu, Adama Barrow.

En perspective d’une intervention armée, les forces alliées autour du Sénégal sont entrées en terre Gambienne. La Gambie était prise en étau : on était à deux doigts d’une guerre qui ne dit pas son nom.

Les crises  post- électorales rappellent des mauvais souvenirs sur le continent. En effet, les pauvres populations   ont toujours payé un lourd tribut au cours des affrontements consécutifs aux consultations électorales.

 La psychose s’est installée. Sauve qui peut. Les populations qui  ont les moyens de partir ont quitté la Gambie pour  se réfugier dans les pays voisins.

 L’horizon était sombre. Ça sentait la poudre. La raison a cessé de hanter nos gouvernants.

Le doigt n’était plus maitre de la gâchette, mais plutôt, la gâchette maitre du doigt.

Meursault, le personnage emblématique de la philosophie de l’absurde chez Albert CAMUS s’est installé dans les cœurs, les âmes et les esprits des hommes.

 Les espoirs d’une issue  heureuse étaient  minces et inespérés.

 C’est à ce moment précis et contre toute attente que « l’Antidote » est arrivé de Nouakchott : la médiation du président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz, une providence.

La diplomatie Mauritanienne est donc entrée en lice.  Et comme pour exprimer un brin de pessimisme, les journalistes du monde, ont qualifié cette  médiation de Mohamed Ould Abdel Aziz, de médiation de la dernière chance.

 Finalement, le chef de l’Etat Mauritanien a été rejoint par   son homologue guinéen Alpha CONDE, qui a su apprécier la justesse et le caractère humain de cette démarche.

Un accord a été trouvé. Le président Jammeh a enfin accepté  de partir.

La diplomatie Mauritanienne illustrée par le succès de la médiation du président Mohamed Ould Abdel Aziz a montré le leadership de notre pays aux plans régional et continental.

 Plus que jamais, la Mauritanie vient d’assumer son appartenance au sein de  l’environnement africain, comme elle l’a prouvé à chaque fois que le monde Arabe est concerné par une crise.

 C’est bien ces deux pôles d’attraction  qui lui ont  valu de présider aux destinées de l’organisation continentale, l’Union Africaine et d’assurer maintenant, aux côtés du Tchad la co-présidence  du 4eme sommet Afrique-Monde Arabe à Malabo, en Guinée Equatoriale, depuis novembre 2016.

 Ironie du sort, ce pays a été le point de chute du président Jammeh.

 Cependant, la médiation de la Mauritanie, efficace pour le moins, au regard du dénouement de la crise Gambienne - l’abominable a été évité,  les positions ont été rapprochées par la recherche du compromis -  n’a pas  eu l’écho qu’elle mérite au sein des rédactions Africaines.

 Le succès de la diplomatie Mauritanienne et les efforts du président Mohamed Ould Abdel Aziz auraient dû être mis en exergue, valorisés, traités avec plus intérêt et d’enthousiasme.

 Mais hélas, ils ont été minorés pour ne pas dire ignorés par  la presse continentale et internationale.

Alakhbar

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