Fête de l'Indépendance: la France et nos droits

mer, 11/23/2016 - 16:33

Les Mauritaniens se préparent à célébrer le 56e anniversaire de la fête de l'indépendance et tentent de réécrire leur histoire, intrinsèque à leur résistance au colonialisme, à un moment où le pays lorgne vers la France, dans l’attente d’excuses présentées par le gouvernement français, pour les préjudices et dommages faits à l’économie de ce peuple et à ses richesses.

Des excuses pour les atteintes portées à l’endroit de la cohésion sociale, à travers l’exclusion de certaines des composantes de la Nation de l’enseignement arabe, la destruction de son identité, en imposant la langue française et la plantation des germes de la division, suivant des critères sectaires.

Tout, dans un contexte marqué par le dépôt d’organisations de défense des droits de l’homme et d’avocats français d’une plainte contre des symboles nationaux, des juges, des officiers et des ministres, dans une démarche sans précédent,  de violation de la souveraineté nationale et de mépris des particularités de ce pays.

Cette Mauritanie, à laquelle, la France a accordé un jour et "généreusement"  une indépendance, qui n’est en fait,  qu’une échappatoire aux charges  de gestion du pays, imitant dans sa manœuvre les tactiques répétées de ses prédécesseurs, dans leurs tentatives permanentes de saper la Mauritanie et de nuire à son image, par tous les moyens et les différentes astuces, en instrumentalisant le dossier des droits de l'homme tantôt et en appelant à la scission tantôt, sans réaliser que ces organisations, en se déployant ainsi, font un grand présent au peuple mauritanien, qui est aujourd’hui conscient de toutes ses pratiques et complots, faisant l’objet de réplique caractérisée par davantage d’unité et d’'harmonie, qui ont permis de perturber et de déjouer tous ses plans.

Ceci s’explique par l'ignorance de ces organisations de l’histoire coloniale qui a œuvré partout pour enraciner, nourrir et perpétuer l'esclavage ainsi que pour en faire une réalité, en œuvrant pour que les asservis restent sous la domination de leurs maîtres au sein de la société mauritanienne.

Toutefois, la riposte de ces anciens esclaves (haratines) dure et inattendue,  a montré que ces affranchis ont pu susciter chez le colon une prise de conscience de ses égarements et de ses balbutiements, en tentant de les éloigner de leur cause nationale.

Ils se sont mêmes placés à l’avant-garde pour défendre la Patrie avant tout le monde, dédiant leur corps et âme, officiers et civils pour concevoir l’avenir d’un Etat moderne, né de plusieurs et divers régions, ministres, ambassadeurs, parlementaires, scientifiques et enseignants, ingénieurs et médecins …etc.

L’actuel échec du colonisateur français dans la concrétisation de ses ambitions et plans de destruction, ne sont que le prolongement de ces vieilles politiques fondées sur le pillage des richesses de la Mauritanie, notamment les exportations estimées à des milliers de milliards d’euros (fer, poissons, cuivre or, phosphate), utilisées par les forces françaises pendant 58 ans, pour financer les missionnaires envoyés du continent africain pour défendre la France et la reconstruire après  la seconde guerre mondiale.

La France laissera en conséquence un peuple vivant de la mendicité et de dons, dont le premier conseil des ministres s’est tenu, sous une tente, à la différence inédite des autres colonies voisines, construites par le colon et dotées d’infrastructures ; qui continuent d’ailleurs de demeurer un pilier dans leur développement.

Les revendications du peuple s’orientent aujourd’hui vers la demande de restitution des droits et des dédommagements matériels et moraux pour tout ce qui a touché la Nation de préjudices au cours de l'ère coloniale et la reconsidération des familles des martyrs et des héros de la résistance qui ont été tués par les français.

Le message du peuple mauritanien, toutes  composantes confondues est claire et franc : toutes les organisations de défense des droits de l’homme doivent la soutenir et œuvrer pour la concrétisation de son contenu.

Nous n’accepterons pas l’ingérence dans nos affaires intérieures comme nous sommes déterminés à la réclamation de la restitution de notre dignité et de nos droits, y compris l'indemnisation des familles des leaders  de la résistance qui ont été tués ou déplacés par les colonisateurs français tels que: Bakar Ould Soueid’Ahmed, Sid’Ahmed Ould Ahmed Aida, Cheikh Maelanine, Cheikh Hamahoullah et consorts d’une liste difficile à présenter sans omission.

Je lance un appel depuis cette tribune, à tous les dignes fils de ce pays  et leaders d’opinion, défenseurs des droits de l’homme, journalistes et hommes politiques, à porter plainte contre l'Etat français pour le recouvrement de tous nos droits nationaux.

 Mohamed Vall Ould Horma

Atlasinfo

 

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