Mauritanie : La destruction programmée d’une unité d’élite de l’armée mauritanienne

lun, 12/02/2019 - 17:05

L’arrestation surprise puis la mise à l’écart injustifiée le 27 décembre du commandant du Groupement de Sécurité Présidentielle, plus connu sous l’acronyme BASEP, est non seulement une injustice, elle est surtout le premier indice de graves erreurs de jugement de la part de ses auteurs.

 

Le fait que d’autres hauts gradés de la même unité aient subi le même sort sous forme de mutations abusives et autres humiliations est la confirmation d’une dangereuse dérive qui laisse apparaître la volonté du nouveau président d’affaiblir l’une des unités  d’élite les mieux formées et des plus valeureuses de notre armée nationale.

 

Cette unité a brillé non seulement par sa protection des chefs d’états successifs (c’est elle qui sauvé la présidence en 2003) mais aussi et surtout en participant à des dizaines d’opérations anti-terroristes qui ont permis de déjouer de dangereux attentats qui ont visé les quatre coins de notre pays contre des ennemis sanguinaires qui n’hésitent pas à décapiter des soldats isolés et envoyer des kamikazes pour se faire exploser dans les rues de Nouakchott (au Ksar en 2009 et devant l’ambassade de France en 2009).

 

 Cette unité, qui s’est construite sur le sacrifice suprême et le courage de meilleurs fils de notre pays, et dont la valeur des officiers a même été reconnue et décorée par des pays étrangers tels que la France, cette unité construite pendant des années sur la sueur et le sang de soldats et d’officiers remarquables, se trouve aujourd’hui à la merci de l’arbitraire politique d’un président paranoïaque qui se laisse manipuler par le premier politicard venu.

 

Même si certains ont alimenté de dangereuses rumeurs de tentatives de coup d’état infondées et même si l’opinion nationale n’a pas été dupe de ce mensonge cousu de fil blanc, au point que le ministre de la Défense nationale se sente obligé de les démentir par un communiqué hâtif et peu convaincant, le fait est qu’une énorme bêtise vient d’être commise et qu’une entreprise de sape et de division de l’armée nationale vient d’être entamée par amateurisme politique.

 

L’honneur du BASEP et son prestige c’est surtout qu’il protège la Mauritanie et sa démocratie et sa participation aux coup d’états de 2005 et 2008 s’enorgueillit d’avoir été faite sans tirer la moindre balle ni fait la moindre victime civile ou militaire. Une unité d’élite qui ne tue pas les mauritaniens mais les terroristes et qui a sauvé le pays d’une guerre civile en 2003 ne saurait être traitée de manière aussi injuste que par des inconscients qui ne savent pas ce qu’ils font.

 

Ceux qui essayent aujourd’hui de démanteler sournoisement le GSP en oubliant ses états de services, commettent un grave crime contre leur propre pays car aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont essentiellement les hommes de cette unité qui ont rétabli l’ordre constitutionnel et c’est grâce à cette unité que la transition entre les régimes dictatoriaux et la démocratie que vit aujourd’hui notre pays a pu aboutir.

 

C’est cette même unité qui a sacrifié ses hommes aux portes de la capitale pour faire échouer des attentats terroristes que l’on traite aujourd’hui de manière aussi irresponsable.

 

Cela dénote d’un grave manque de patriotisme et de jugement.

 

Ni le passé glorieux de cette unité ni son importance dans le dispositif sécuritaire de la Mauritanie ne semblent avoir plaidé en sa faveur.

 

Pourquoi donc une telle folie?

 

La faiblesse et la peur des hommes?

 

Quelle que soient les raisons que se donnent les auteurs de ce crime, ils oublient l’essentiel:

 

On n’affaibli pas sa propre armée sans conséquences, on ne porte pas atteinte au moral des troupes sans les fragiliser et renforcer l’ennemi. On ne détruit pas le fruit d’années de formation, de travail et d’expérience et surtout, on n’affaiblit pas son propre camp.

 

On ne trahi pas ses frères d’armes.

 

Lebat ould sid’Ahmed

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